Sunday 1 September 2013

Pourquoi le blond fascine



Pourquoi le blond fascine


Il incarne la douceur et l’enfance, la sophistication et la beauté glacée, l’idéal féminin… ou la parfaite idiote. Qu’on les courtise ou qu’on les chahute, nous avons tous une blonde dans notre vie.

Nordiques ou vénitiennes, naturelles ou colorées, angéliques ou fatales, les blondes séduisent ou agacent, mais rallient peu de "sans opinion". Certes, la France ne se partage pas entre les fidèles de Monica Belluci et les toqués d’Adriana Karembeu. Il n’empêche, les blondes divisent. Il n’y a pas si longtemps, pas un dîner en ville ne se déroulait sans une histoire de blonde… idiote, bien entendu. Car les blondes n’ont pas la réputation de briller autrement que par le chatoiement de leur chevelure.


Innocent vraiment ?

En France, environ une femme sur quatre est blonde naturelle ou colorée. Toutes des bécasses ? « Cette réputation d’idiote (mais sexy !) est récente et trouve sans doute son origine dans le cinéma hollywoodien, remarque Sabine Melchior Bonnet, spécialiste de l’histoire des femmes (auteur, avec Marie-Christine Auzou, des “Vies du cheveu”, Gallimard, 2001). Historiquement, la blondeur est associée à l’aristocratie, au raffinement et à l’élégance. En revanche, dans les pays méditerranéens, elle n’a pas bonne presse. Comme il s’agit souvent de cheveux fins, liés à une pigmentation de la peau délicate, la blondeur implique la mollesse, la vulnérabilité aux parasites, une certaine forme de fragilité et d’indolence. »
« Chaque femme se construit son identité, fruit de son expérience, et cela n’a rien à voir avec le fait qu’elle soit brune ou blonde !, s’exclame François Perlmutter, psychiatre et psychanalyste. Alors, oublions les poncifs du style “les brunes sont piquantes” ou “les blondes sont fades.” » D’autant qu’une blonde peut en cacher une autre. Du platine au miel le plus tendre, les nuances naturelles sont subtiles et les teintes proposées par les coloristes abondent. "Créateur de blond" dont il a fait sa couleur 
fétiche, Jacques Dessange l’atteste : « Il se décline à l’infini, notre best-seller étant le fameux blond californien créé sur Eva Herzigova et repris dans tous les magazines de mode. » « Les études marketing que nous avons menées prouvent que les femmes sont à la recherche d’un idéal de blondeur, précise Jessica Hirt, chef de produit coloration chez L’Oréal Professionnel. Elles sont aussi plus exigeantes. Elles souhaitent des teintes plus pures, transparentes et authentiques, moins “jaunes” qu’auparavant. Pour elles, la blondeur incarne l’innocence, la pureté, l’enfance, la douceur, mais aussi la femme fatale et séductrice. »
L’âge venant, le blond rend aussi service. « Il donne bonne mine, adoucit le visage et rend bien moins perceptibles les racines des cheveux blancs », ajoute Amanda de Montal, chef de produits chez Garnier. D’ailleurs, selon une enquête Ipsos 2000, 63 % des blondes colorées ou méchées ont 40 ans et plus… Mais les rêves de cheveux clairs renvoient aussi à des heures sombres, celles du culte de la peau blanche et de la blondeur, symboles d’une race pure. « Ce fantasme de pureté est loin d’être négligeable dans l’inconscient collectif, estime François Perlmutter. Il existe un mythe social de la blondeur. Ainsi certaines femmes se colorent-elles en blond pour tenter de gommer leur origine. »

Plaire aux hommes… ou à maman

Emblème d’une féminité idéale ? Douceur enfantine ? Signe de distinction ? Selon François Perlmutter, lorsqu’une femme a un « projet de séduction », elle joue la carte du blond : « Cette couleur lui permet de sortir de l’obscurité et de s’illuminer, car le blond, c’est aussi le doré, la couleur de l’or, une valeur suprême et de référence. » Choisir le blond pour plaire aux hommes ? « Pas seulement, répond le psychiatre. On peut se demander si, en redonnant à leurs cheveux la couleur de l’enfance, ces femmes qui se décolorent ne cherchent pas à redevenir la fillette blonde, aimée de leur mère. » Avec leurs racines implantées à quatre millimètres sous la peau notre crâne, nos boucles folles puisent en effet largement leur force dans notre inconscient. Lorsque ces "racines" se montrent, façon Madonna, doit-on y voir le symbole de la blonde "libérée" ?
« Ma mère ne comprend pas pourquoi je laisse voir mes racines sombres !, commente Elisabeth, jeune trentenaire à l’allure sportive. Je l’ai toujours connue blonde, alors qu’elle est châtain foncé, comme moi, mais elle fait partie d’une génération où le blond était uniforme et impeccable, un casque posé sur la tête. Comme toutes les femmes “élégantes” de sa génération, elle met un point d’honneur à ne jamais laisser deviner sa couleur naturelle. Elle trouve que cela fait vulgaire. Moi, j’aime jouer sur les deux tableaux : je suis une brune qui s’assume en blonde ! »

Comme les princesses

A l’âge où l’on joue à la Barbie (blonde, bien sûr !), les longues mèches couleurs de blé séduisent. « J’ai demandé à mon fils Axel, 6 ans, pourquoi, parmi toutes les filles de sa classe, c’est Clara qu’il préfère, raconte Sophie, 34 ans. Il m’a répondu, sur le ton de l’évidence : “Parce qu’elle est blonde comme les princesses”. » Cette réaction n’est pas nouvelle. « Je suis brune pruneau, comme ma mère, précise Annette, 38 ans. Or, lorsque j’étais enfant, mes préférences étaient tournées vers les blondes : Candy ou Marie Ingalls de “La Petite Maison dans la prairie”. Je souffrais de ne pouvoir m’identifier qu’à Blanche Neige et sa coupe à la Mireille Mathieu ! »

Un fantasme de femmes

Le blond ne ferait-il fantasmer que les femmes ? Vincent, 42 ans, ne craque pas : « Pour moi, les blondes sont souvent artificielles, “trafiquées”. Je préfère les brunes, plus naturelles. » Définitif, son ami François confirme : « Les brunes sont plus racées. » Auprès de ma blonde ne ferait-il plus bon dormir ? Dans la presse masculine, la fièvre pro-latine se confirme. « Avec une brune comme Jennifer Lopez, c’est plus facile de faire du “sexy élégant” qu’avec une blonde, car la peau mate est plus esthétique sur ce type de photos », assure une rédactrice de mode au magazine “Maximal”. Quant à Sophie Marceau, l’actrice qui incarne le mieux auprès des hommes "l’idéal féminin", elle arbore une chevelure châtaine à la fois souple et consensuelle ! Il n’empêche : à l’exception des Suédoises, rares sont encore les blondes à se teindre en brun…

Entretien : un beau blond


Lorsqu’il n’est pas naturel, le blond est une couleur fragile : l’eau calcaire et la pollution le ternissent, le chlore et le soleil dégradent sa couleur. Exigeant, il nécessite des soins particuliers.
- Soigner : n’hésitez pas à traiter la fibre capillaire à grand renfort de masque et d’après-shampooing spécialement formulés (lignes Sheer Blonde de John Frieda, Blond Lumière de Jacques Dessange, Shine Blonde de L’Oréal Professionnel).
- Protéger : à la piscine ou au soleil, utilisez des écrans spécial cheveux (Lifetex de Wella, Aroma solaire de Decléor, Kérastase).
- Eclairer : le gel Lemon Lights (gamme Beach Blonde de John Frieda) est un concentré de jus et de pulpe de citron qui agit sous l’effet des rayons UV et éclaircit les cheveux sans agent oxydant. Au rayon bio, le shampooing Cheveux blonds au vinaigre d’hydromel de Melvita parie aussi sur la douceur.
- Accentuer les reflets : les plus patientes auront recours au rinçage à la camomille de Nicole Houques (1). Plonger 20 grammes de fleurs de camomille et 20 grammes de feuilles de romarin dans un litre d’eau froide. Couvrir, porter à ébullition et réduire aux deux tiers. Passer. Laisser tiédir et ajouter le jus d’un citron. Cette décoction est réputée pour accentuer les reflets
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